Cette après-midi, en séance plénière du Parlement bruxellois, avait lieu le débat et les votes sur le texte de la majorité PS-ECOLO-Défi et du CDH lié à la décolonisation. Le MR regrette le flou en ce qui concerne les objectifs exacts poursuivis pour un sujet aussi important. Explications.

 

La majorité a présenté cette après-midi son texte sur la décolonisation. Le MR s’abstiendra demain lors du vote. « Ce texte ne reprend qu’une série de vagues déclarations d’intentions mais laisse demeurer le flou sur le sort réservé aux monuments, y compris en ce qui concerne le déboulonnage. Du côté du MR, les positions sont claires : la possibilité, évoquée par certains, de déboulonner certaines statues ou de retirer de l’espace public les éléments iconographiques liés au passé colonial, ne peut être accueillie favorablement.

 

Le texte de la majorité appelle également à la création d’un groupe de travail bruxellois, mais un autre groupe de travail commence seulement à être mis en place au niveau fédéral. Pourquoi devons-nous dédoubler les moyens ? Outre une inutile duplication des coûts, le MR ne souhaite pas déboucher sur plusieurs versions de l’histoire coloniale entre entités fédérées. Nous ne partageons pas cette vision « twitter » de l’histoire » explique Gaëtan Van Goidsenhoven. Ce ne sont pas aux politiques d’écrire l’Histoire mais bien aux historiens.

 

Pour rappel, le MR est défavorable au déboulonnage des statues, y compris pour ce qui concerne leur déplacement vers des musées. « Les musées ne sont pas des hangars destinés à recueillir l’ensemble des monuments qu’on ne voudrait plus voir dans nos rues. Nous devrons en revanche entamer un travail de contextualisation des statues déjà présentes à travers l’ajout de plaques explicatives, de plaques mémorielles et de QR codes. Nous souhaitons conférer au patrimoine présent dans l’espace public une véritable dimension pédagogique et mémorielle. Il est par ailleurs essentiel d’enseigner l’histoire de la colonisation dès l’école secondaire. » ajoute Gaëtan Van Goidsenhoven.

 

Poursuivant une approche dynamique des espaces publics, tournée vers l’avenir et non vers la suppression des éléments iconographiques du passé – ce qui pourrait s’assimiler à une censure de l’Histoire, le MR bruxellois propose également d’attribuer aux nouvelles rues – notamment celles des grands projets urbains qui sont en train de voir le jour (les fameux PAD Plans d’aménagement directeur) – des noms de personnalités ayant combattu les violences commises au Congo ou de personnes ayant œuvré en faveur des valeurs universalistes actuelles. Les libéraux proposent encore la création de nouveaux monuments mémoriels en lien avec la période coloniale. 

 

« Nous devons nous réapproprier notre Histoire coloniale, mais certainement pas l’effacer des mémoires », conclut Gaëtan Van Goidsenhoven.