La députée Clémentine Barzin a interrogé le Ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Bernard Clerfayt, au sujet de la prime à l’embauche phoenix.brussels, mise en place par le gouvernement bruxellois comme réponse aux impacts de la crise du Covid sur le marché de l’emploi.

Le nombre de demandeurs d’emploi en août 2021 s’élevait à 90.863 personnes. Depuis avril 2020, mois de référence retenu pour le lancement de la prime Phœnix, l’on dénombre ainsi 3.592 demandeurs d’emploi supplémentaires. *

La députée libérale constate toutefois que la prime Phœnix, disponible depuis le 1er janvier 2021, n’a malheureusement permis d’engager que 837 demandeurs d’emploi. C’est extrêmement peu non seulement par rapport aux demandeurs d’emploi « venus » pendant la crise mais également par rapport aux ambitions du Gouvernement bruxellois qui avait initialement prévu un budget de 30 millions d’euros pour la mesure. 

 Aujourd’hui, le bilan est clair pour Phoenix : le ministre bruxellois de l’Emploi estime le budget liquidé à 3 millions d’euros, soit 10 fois moins que le budget initialement prévu ! « Le gouvernement doit recalibrer les critères pour rendre la prime plus efficace. La crise est loin d’être terminée. De nombreux secteurs ont perdu une part importante de leur chiffre d’affaires. La prime Phoenix est actuellement disponible pour les demandeurs d’emploi inoccupés (ré)inscrits entre le 1er avril 2020 et le 31 décembre 2021 suite à une perte d’emploi. Or, le chômage temporaire a été prolongé jusqu’au 31 décembre 2021, il faut donc absolument étendre la période d’inscription de sorte à pouvoir rencontrer, sans doute, l’arrivée d’un certain nombre de nouveaux demandeurs d’emploi après ce délai », demande Clémentine Barzin.

Le Groupe MR veut également une évaluation des aides Activa et Phoenix vu ces faibles résultats constatés et les importants soldes budgétaires : « Les deniers publics pour l’emploi à Bruxelles doivent être investis dans des solutions efficaces ! Nous constatons par exemple qu’une majorité de demandeurs d’emploi engagés via Phœnix sont âgés de moins de 30 ans. « Qu’en est-il de l’efficacité pour les plus de 30 ans, qui constituent la part la plus importante de l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi depuis 1,5 an ? », s’interroge la députée libérale.

6 mois : un délai trop court pour attirer des candidats et pérenniser l’emploi créé

Par ailleurs, on observe une utilisation d’environ 17% dans le secteur du commerce, de 13% dans l’Horeca, et d’à peine 3% dans la construction. Ces trois secteurs, notamment la construction et l’Horeca, sont marqués par des pénuries. Un soutien plus long pourrait sans doute aider à séduire plus de candidats : « Dans une crise où pèse l’incertitude du lendemain quant à l’activité, la condition d’une embauche pour 6 mois minimum se révèle inappropriée », regrette Clémentine Barzin. « Il aurait fallu être plus souple pour favoriser l’accès à la prime ».
D’un autre côté, le nombre de demandeurs d’emploi engagés via la prime pré-existante, Activa, est aussi assez faible, avec seulement 1.541 engagements à la mi-2021. On peut se poser la question s’il n’y a pas de surcroît une concurrence entre Phœnix et Activa, qui engage l’employeur à plus long terme (la prime activa.brussels peut atteindre 15.900 euros sur 30 mois).   
 
« Phœnix est une prime de crise et Actiris doit aiguiller les demandeurs d’emploi vers ce qui est le plus intéressant à un moment donné. Dans l’immédiate arrivée au chômage, c’est Phœnix. Mais ensuite, c’est Activa. Si cette concurrence entre les primes existe, elle se fait au détriment du demandeur d’emploi ! Ça ne va pas », conclut la députée qui demande au ministre bruxellois de l’Emploi Bernard Clerfayt (Défi) de revoir Phoenix au plus vite.