Le Gouvernement bruxellois a pour objectif l’abandon graduel des véhicules thermiques (diesel en 2030, puis essence/LPG en 2035) sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale. Mais dans ce cadre, ce Gouvernement a totalement oublié de prendre en compte l’évolution des stations-services de notre Région. C’est dans ce cadre que la Députée Aurélie Czekalski (MR) a déposé avec ses collègues Viviane Teitelbaum et Anne-Charlotte d’Ursel en août 2021 une proposition de résolution visant à développer une vision de l’avenir des stations-services sur le territoire bruxellois en tenant compte de l’évolution de la mobilité. Une proposition similaire a été déposée par la Députée wallonne Diana Nikolic (MR). Sa proposition de résolution a été adoptée au Parlement wallon en juillet 2021 or elle a été refusée aujourd’hui par la majorité bruxelloise.
A l’heure où des fournisseurs d’énergie se penchent sur l’avenir des stations au sein de notre pays. A l’heure où la mobilité évolue et nos habitudes également, cette question est cruciale dans le cadre de la mise en place des bornes et de carburants alternatifs. A l’heure où les emplois peu qualifiés manquent en région bruxelloise, c’est une partie du marché du travail qui risque d’être déséquilibré.
Le développement de l’automobile a entraîné le développement de la station-essence/service. Avec le déploiement des alternatives aux carburants «classiques», il semble utile de s’interroger sur l’avenir de ce type d’installations.
Pour la Députée Aurélie Czekalski: «Cette sortie progressive exige de pouvoir fournir les énergies nécessaires pour circuler comme des bornes de recharges électriques super rapides ou des carburants alternatifs. Le rôle des pouvoirs publics est de développer des alternatives crédibles. Les pouvoirs publics ne doivent pas oublier d’impliquer les stations-services dans ce partenariat et dans cette transition énergétique. Ces stations peuvent réellement devenir des hubs logistiques au service des habitants, en mettant à disposition des services divers comme par exemples en matière de micro-mobilité, d’espaces connectés de travail, de services offerts, etc. Il faut adapter les services des stations en fonction des profils des endroits où elles sont implantées.»
Le Député et Chef de Groupe David Leisterh ajoute : “ Oublier une partie de notre économie c’est aussi oublier ceux qui en vivent. En s’opposant à ce texte du groupe MR au Parlement bruxellois, la majorité refuse de protéger des emplois qui requièrent peu de qualification dans l’ensemble. Ce sont donc les plus précaires qui auront à souffrir de ce refus.” Le secteur estime que l’emploi dans les 153 stations-services en Région bruxelloise se chiffre à plus de 255 équivalents temps pleins.
Au niveau régional, il faut analyser la possibilité de conditionner systématiquement la délivrance ou le renouvellement de permis d’environnement/d’urbanisme à la présence dans les stations-services d’alternatives décarbonées (biocarburants, hydrogène, électricité, Diesel HVO) aux carburants classiques. La Députée bruxelloise rappelle qu’il faut «une véritable stratégie en termes de carburants alternatifs et pas seulement une stratégie basée sur les véhicules électriques. Il ne faut pas se fixer sur une technologie mais plutôt sur l’objectif dedécarbonisationet d’amélioration de la qualité de l’air. »
À Bruxelles, on n’a toujours pas de cadastre des lieux accessibles pour le ravitaillement en carburants dits « classiques » et des nouvelles énergies. Il est temps d’agir et de penser à l’avenir. Le temps presse au risque de voir disparaître ces stations-services et les emplois afférents par manque de prévision.