En 2021 déjà, un audit de la Cour des comptes dénonçait des manquements flagrants en termes de coordination et proposait une série de recommandations destinées à améliorer la situation. En novembre dernier, le 29ème cahier d’observations de la Cour rendait un état des lieux du suivi de ces recommandations. D’après la députée Anne-Charlotte d’Ursel, qui interpellait la Ministre Van den Brandt en commission mobilité, le constat est cinglant : en trois ans, sur les 15 recommandations adressées à Bruxelles Mobilité, seules 3 ont été rencontrées, et pire, 7 sont refusées par l’administration.
Même si des progrès concernant la connaissance du réseau et la planification des travaux ont été constatés, de nombreux dysfonctionnements persistent : manque de précisions dans les estimations des coûts et des délais, gestion défaillante des autorisations et des permis, et dans l’exécution des chantiers.
Une Commission de coordination inefficace
La Cour des comptes appelle à revoir le fonctionnement de la Commission de coordination des chantiers pour améliorer son efficience. D’après la députée, “cette Commission et ses multiples intervenants se révèle être une véritable usine à gaz. Bien sûr, l’objectif d’éviter les ouvertures/fermetures successives des mêmes voiries par différents impétrants est recherché par tous. Cependant, il faut également viser une maîtrise des coûts et des délais d’exécutionqui paraissent interminables aux yeux des Bruxellois, impactés dans leur vie au quotidien. L’hyper coordination annoncée à grand renfort de publicité, même si elle a permis de cataloguer les chantiers dans une même zone, est dans l’état actuel, juste un hyperbrol sans effets avérés”.
Une réforme urgente s’impose
La députée a donc demandé la tenue d’auditions, à commencer par celle de la Cour des comptes, afin d’analyser en détail les raisons de cette mauvaise gestion et d’identifier des solutions concrètes. “L’objectif est clair : mettre enfin en place un outil performant pour garantir une meilleure gestion des chantiers, limiter l’impact sur les riverains et assurer une maîtrise des coûts et des délais, à l’image des bonnes pratiques déjà en place dans d’autres pays voisins”, conclut-elle.