Ce vendredi, en séance plénière, le MR a exprimé son opposition ferme à l’adoption des crédits provisoires demandés par le gouvernement sortant pour le second trimestre 2025. Dans un contexte de dérive budgétaire inédite, Clémentine Barzin, cheffe de groupe MR, a mis en garde contre les risques graves qui pèsent sur la santé financière de la Région. « Bruxelles est au bord de la cessation de paiement, et pourtant, le gouvernement sortant s’engage pour des dépassements de plus d’1,5 milliard d’euros. Nous sommes favorables à la continuité du service public mais la demande du gouvernement est aujourd’hui de dépenser en 6 mois, l’équivalent de plus de 7 mois et demi. », a-t-elle dénoncé.

Avec un déficit  d’1,6 milliard d’euros en 2024 et une dette régionale de 14 milliards, la situation est devenue intenable. « La situation était catastrophique en 2024, elle sera pire en 2025, on nous demande pourtant de signer un chèque en blanc. »

Premier point de crispation : des dépassements budgétaires massifs sans transparence ni contrôle. Alors que la loi impose une limitation stricte à 6/12èmes des crédits pour les six premiers mois, le gouvernement demande 1,5 milliard d’euros de dépassements, atteignant déjà 7,7/12èmes en crédits de liquidation. Clémentine Barzin alerte : « Face à ce montant astronomique des dépassements, le Parlement est privé des justificatifs démontrant leur nécessité. Malgré le vote qui se déroule aujourd’hui, nous n’avons toujours pas la clarté sur certaines dérogations ou sur des prêts ainsi que des dotations à des organismes parapublics. »

Pour le MR, cela empêche un véritable contrôle parlementaire et compromet la lisibilité budgétaire.

Deuxième dérive : l’explosion des dépenses de personnel et la gestion problématique de la société de logement social. Le MR dénonce une hausse de 33 % des crédits salariaux, soit 300 millions d’euros sur six mois, sans justification suffisante. « Comment expliquer un tel emballement, alors que le gouvernement prétend avoir gelé les recrutements ? Il est possible de garantir les salaires et avantages salariaux sans pour autant faire flamber les budgets. », s’inquiète la cheffe de groupe libérale. Autre exemple : la reconduction d’un prêt de 56 millions d’euros à la SLRB, alors que 150 millions accordés en 2024 n’ont pas été remboursés. Pour le MR, ces décisions reflètent une gestion hasardeuse et un manque de rigueur dans l’utilisation des fonds publics.

Enfin, le scénario catastrophe se rapproche. En six mois, le total des dépenses s’élève déjà à 4,590 milliards d’euros. Les recettes prévues quant à elles s’élèvent à 5,458 milliards d’euros pour toute l’année 2025. Si cette trajectoire se maintient toute l’année, le déficit pourrait donc grimper à 3,7 milliards d’euros en 2025. 

Le ministre a alerté sur le risque encouru par la Région pour se financer. 

L’agence de notation Standard & Poor’s a déjà averti qu’une nouvelle dégradation de la note de Bruxelles est probable si des signaux de redressement ne sont pas envoyés. Cela entraînerait une hausse des intérêts bancaires et un risque concret de défaut de financement. « Le MR ne cautionnera pas l’autodestruction financière de Bruxelles. Il faut un électrochoc. »

Clémentine Barzin conclut : « Il est urgent de former un gouvernement fort, capable de faire des choix. Ce régime des douzièmes provisoires ne peut plus durer. Le MR refusera toute dérive supplémentaire. Réduire les dépenses n’est pas un choix idéologique, c’est une obligation vitale pour sauver l’autonomie de notre Région. »