Bruxelles, le 19 juin 2025 – Face à la montée inquiétante de l’antisémitisme en Région bruxelloise, le MR, par la voix de Clémentine Barzin, a déposé un ordre du jour motivé en séance plénière du Parlement bruxellois. Par cette initiative parlementaire, le groupe libéral réclame au gouvernement en affaires courantes des mesures concrètes pour lutter de manière ciblée contre l’antisémitisme. La proposition a été rejetée. 

Depuis plusieurs années et encore plus ces derniers mois, les paroles et actes antisémites se multiplient à Bruxelles : pavés de la mémoire vandalisés, agressions sur les campus universitaires, notamment à l’ULB, tags de croix gammées, ou encore récemment des attaques ad hominem de juifs par l’affichage de leurs portraits dans les rues de la capitale.   

Les chiffres confirment cette inquiétante tendance. Selon une enquête Ipsos réalisée pour l’Institut Jonathas et publiée en mai 2024, 14 % des Belges déclarent éprouver de l’aversion envers les Juifs. Ce chiffre dépasse largement celui observé en France, estimé à 6 % selon un sondage Ifop. À Bruxelles, ce taux grimpe même à 22 %, contre 16 % en Flandre et 9 % en Wallonie.  

Dans ce contexte, Clémentine Barzin, cheffe du groupe MR au Parlement bruxellois, a interpellé la secrétaire d’État en charge de l’Égalité des Chances. En effet, le Plan bruxellois de lutte contre le racisme 2023-2026 ne comporte qu’une petite poignée d’actions spécifiquement consacrées à la lutte contre l’antisémitisme. 

« Nous avons le devoir de protéger tous les bruxellois, indépendamment de leurs appartenances religieuses ou philosophiques! L’antisémitisme, s’il partage avec le racisme l’exclusion, la stigmatisation et la violence, repose sur des fondements spécifiques. Là où le racisme hiérarchise des groupes humains en fonction d’attributs culturels ou biologiques prétendus, l’antisémitisme produit une figure de l’ennemi total, vecteur d’un complot global, souvent assimilé à l’élite économique ou politique. Cette singularité mérite une réponse adaptée, ciblée, cohérente » a expliqué Clémentine Barzin, cheffe de groupe du MR.   

Face aux réponses jugées insuffisantes de la part de la secrétaire d’État, et compte tenu de l’urgence de la situation, la députée libérale a décidé de porter le sujet en séance plénière à travers un ordre du jour motivé. Celui-ci formalise les principales revendications du MR en matière de lutte contre l’antisémitisme à Bruxelles, parmi lesquelles figurent l’élaboration d’un Plan bruxellois spécifique à la lutte contre l’antisémitisme, le déploiement de mesures de prévention, d’éducation et de sensibilisation, ainsi que le renforcement des partenariats entre safe.brussels et les institutions juives représentatives actives sur le terrain. Le texte appelle également à un état des lieux précis de l’impact du conflit au Proche-Orient, tant sur la hausse des actes antisémites à Bruxelles que sur le sentiment d’insécurité exprimé par les citoyens de confession juive.  

« En quelle année sommes-nous ? N’avons-nous rien appris ? Est-ce acceptable à vos yeux ? Cet ordre du jour motivé a été rédigé avec un objectif clair : illustrer l’engagement de notre parlement dans la lutte contre l’antisémitisme. Nous avons pris des contacts, consulté les groupes, tenu compte des sensibilités, dans un esprit de dialogue et de construction. La situation est bien trop grave pour que nous restions dans l’attentisme » a déclaré Clémentine Barzin en séance.   

Le rejet de cette proposition par le parlement bruxellois n’empêchera pas le MR à poursuivre le combat légitime qu’est la lutte contre l’antisémitisme.