Bruxelles connaît une érosion inquiétante de son tissu entrepreneurial. Depuis 2017, environ 3.000 entreprises quittent chaque année la capitale. En 2021, le solde migratoire des entreprises était négatif de 1.016, une tendance qui ne cesse de se creuser depuis une décennie.
En cette journée des micros, petites et moyennes entreprises, le MR Bruxelles tenait à réaffirmer l’urgence d’agir pour stopper l’exode entrepreneurial et remettre Bruxelles au centre de l’attractivité économique belge et européenne.
Le MR Bruxelles veut faire de la capitale un territoire favorable à toutes les entreprises : des start-ups innovantes aux PME dynamiques, en passant par les grandes structures internationales. L’objectif est clair : favoriser l’emploi, l’innovation et la croissance durable.
Axe 1 – Un terreau fertile à la création et au développement d’entreprises
Nous voulons garantir un accès équitable aux aides régionales pour toutes les entreprises, sans discrimination sectorielle. Ce soutien sera à la fois financier, administratif et stratégique : primes, appels à projets, accompagnement personnalisé. Bruxelles mise sur une application proportionnée des normes ESG (Environnementales, Sociales et de Gouvernance) européennes afin de permettre aux entreprises de respecter les critères environnementaux et sociaux sans mettre en péril leur compétitivité.
En outre, nous mettrons également l’accent sur l’attractivité du territoire en s’attaquant aux freins administratifs à l’entrepreneuriat : délais de permis, procédures complexes, instabilité réglementaire. Un plan de simplification et un guichet unique digitalisé permettront d’améliorer l’expérience des entrepreneurs. Une réponse systématique dans les 7 jours ouvrables à toute demande sera l’objectif.
Enfin, les outils publics de financement seront pérennisés, adaptés aux réalités du terrain et complétés par un dialogue permanent avec le secteur bancaire, pour renforcer l’accès au crédit. Le Gouvernement réaffirme aussi le principe du « Only Once » : les données administratives des entreprises ne seront transmises qu’une seule fois.
Axe 2 – Stimuler l’esprit d’entreprendre, dès le plus jeune âge
Face à un certain désintérêt pour l’entrepreneuriat dans une partie de la population, les libéraux veulent créer une culture entrepreneuriale forte et inclusive. Cela passera d’abord par l’éducation : les élèves du secondaire et du supérieur seront systématiquement sensibilisés à l’entreprise par le biais de stages en entreprise, en collaboration avec la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Le statut d’étudiant-entrepreneur, récemment réformé au niveau fédéral, sera activement promu. Objectif : permettre aux jeunes de concilier plus facilement études et projets professionnels.
Par ailleurs, un soutien renforcé aux femmes entrepreneures est prévu. Des programmes spécifiques de mentorat, formations, soutien au financement et mesures de conciliation vie privée/professionnelle (comme le dispositif « Relais + » pendant le congé maternité) seront mis en place.
Axe 3 – Redynamiser le tissu économique existant
Afin de redonner de la vigueur à l’économie locale, en particulier au commerce de proximité, plusieurs leviers sont à activer. D’abord, un plan de soutien logistique prévoit l’augmentation des zones de livraison et l’adaptation des horaires, pour répondre aux contraintes des commerçants tout en limitant l’impact sur la circulation.
Il faudra également adapter les fonctions urbaines : certaines rues en déclin commercial pourraient être réaffectées à d’autres activités (culture, coworking, logement…), tandis que d’autres zones en regain d’activité pourront accueillir plus facilement de nouveaux commerces et Horeca.
Un quadrillage de la Région permettra d’identifier les quartiers en difficulté et d’y concentrer les efforts. Des équipes d’agents publics iront directement à la rencontre des entrepreneurs.
Finalement, des secteurs stratégiques comme l’artisanat patrimonial ou la construction circulaire seront soutenus, à travers les Pôles Formation Emploi, pour favoriser la transmission des savoir-faire et accélérer la transition écologique du bâti.
Axe 4 – Une Région stratégie et un climat d’investissement stable
Dans un contexte budgétaire contraint, le Gouvernement entend adopter une stratégie de soutien sélective, mais impactante. Cela passera par un réexamen des représentations permanentes à l’étranger, remplacées par un modèle plus agile : des attachés économiques mobilisés ponctuellement sur des marchés cibles.
Sur le plan fiscal, une « paix fiscale régionale et communale » est annoncée. La Région bruxelloise renforcera les fonds de compensation aux communes pour permettre une harmonisation fiscale, gage de prévisibilité pour les entreprises. Il prévoit aussi un nouvel outil d’attractivité fiscale plus efficace que les zones franches et ZEUS.
Pour terminer, face aux crises économiques récurrentes (inflation, énergie, chaînes logistiques…), un canal de communication dédié sera mis en place avec les milieux économiques pour signaler rapidement les besoins urgents et adapter les mesures de soutien.
Axe 5 – Projeter une image de Bruxelles qui soutient en alliant attractivité touristique et dynamisme économique
Une politique ambitieuse de city marketing sera déployée pour promouvoir le tourisme d’affaires (MICE), les événements familiaux et culturels, ainsi que la vie nocturne. L’idée est aussi de soutenir l’HORECA et de revaloriser le tourisme régional.
Les événements internationaux (conférences, salons, expositions) seront activement recherchés, avec un soutien logistique et administratif renforcé. L’élargissement des horaires de transport en commun durant la nuit et la création de zones de clubbing dans des espaces industriels sont également à l’étude.
Enfin, Bruxelles renforcera ses liens économiques avec les Brabant wallon et flamand, notamment via le développement d’infrastructures multimodales, le soutien à la création de startups en périphérie et l’extension des activités de finance&invest.brussels dans ces zones.