Au Parlement bruxellois, le MR soutient la demande d’une commission spéciale pour faire toute la lumière sur le dossier du Métro 3, afin d’établir clairement les responsabilités de l’ensemble des acteurs ayant pris part au projet.
La présentation du rapport sur le Métro 3 de la Cour des comptes faite en commissions conjointes des Finances et de la Mobilité ce lundi 20 octobre au Parlement bruxellois a levé le voile sur une gestion chaotique du projet. Entre dérapages budgétaires, manque de transparence et milliers de documents introuvables, égarés ou mal archivés « lors de déménagements », on pourrait croire à une mauvaise blague belge.
Initialement estimé à 1,3 milliard d’euros en 2015, les nouvelles projections s’élèvent aujourd’hui à près de 4,8 milliards, dans le cas le plus optimiste. Dix ans plus tard, les zones d’ombre sont toujours nombreuses et les irrégularités, pourtant déjà signalées, refont surface. Olivier Willocx, député MR souligne qu’« entre 2022 et aujourd’hui, les factures ont continué à grimper, mais les réponses, elles, n’arrivent toujours pas ». Il s’indigne également du grave problème de gouvernance et de transparence du projet : « Comment peut-on refuser de transmettre à la Cour des comptes des documents publics ? Sur quelle base légale ? ».
L’élu libéral a dénoncé un « amateurisme institutionnel » et une « responsabilité politique diluée » dans un projet devenu emblématique des dérives budgétaires bruxelloises. « Il aura fallu onze ans pour qu’on se pose enfin les bonnes questions », a-t-il résumé.
La députée MR Amélie Pans a, de son côté, interpellé la Cour sur la légèreté des études initiales et les décisions prématurées. « Pourquoi avoir lancé un chantier avant même de savoir s’il tenait debout ? Une estimation optimiste à 100 millions du kilomètre : bah dites donc, l’optimisme a un certain prix. »
Ces interrogations rejoignent les constats sévères du rapport de la Cour des comptes : études de sols insuffisantes, marchés publics irréguliers, absence de coordination entre la STIB et Beliris et une viabilité financière non assurée. Autant de défaillances qui interrogent sur la manière dont plusieurs gouvernements bruxellois successifs, dont le MR n’a jamais fait partie, ont laissé ce chantier s’enliser sans contrôle parlementaire efficace.
Le MR réclame toute la transparence
Face au manque de transparence, à l’explosion des coûts, la gestion désastreuse et les travaux interminables, le MR Bruxelles souhaite faire toute la clarté sur les nombreux écueils, incohérences et imprudences du projet.
Pour la cheffe de groupe MR Clémentine Barzin, il est désormais impératif de sortir de l’opacité : « Nous ne pouvons pas nous contenter d’une ou deux auditions dispersées. Seule une commission spéciale Métro 3 permettra d’entendre tous les acteurs concernés, de la STIB à Beliris en passant par les experts, de reconstituer toute la chronologie du dossier et des décisions prises. Au vu du problème majeur de gouvernance que révèle ce dossier, le rôle de cette commission sera essentiel pour l’avenir du projet et l’avenir de Bruxelles. »