En commission des Affaires économiques et de l’emploi, le MR, par la voix de sa cheffe de groupe au Parlement bruxellois, Clémentine Barzin, a rappelé sa volonté, comme en Wallonie, d’augmenter la rémunération des aide-ménagères mais, au contraire d’autres partis, en impactant le moins possible l’utilisateur.
La revalorisation salariale des aide-ménagères bruxelloises reste un enjeu social important. Alors que la Wallonie, à l’initiative du MR, et la Flandre ont déjà accordé une augmentation de 0,77 €/heure, Bruxelles est aujourd’hui la seule région où les travailleuses n’en bénéficient pas encore. Pour le Mouvement Réformateur, cette inégalité doit cesser.
« Tout travail mérite salaire. Les aide-ménagères exercent un métier pénible, essentiel, et elles doivent être rémunérées dignement. Il n’est plus acceptable qu’à Bruxelles, leur salaire reste inférieur pour un travail identique. », rappelle Clémentine Barzin, cheffe de groupe MR.
Afin de revaloriser les aide-ménagères, les deux propositions déposées par DéFI chargent la classe moyenne. L’une fait grimper le prix de base du titre-service d’1,20€, le faisant monter à 11,40€, et l’autre supprime totalement la déductibilité fiscale, qui représente environ 1,50€ par chèque. « C’est une augmentation totale de 2,70€, c’est un véritable choc tarifaire qui pourrait faire décrocher une partie importante des utilisateurs, qui se retourneront probablement vers le travail non-déclaré », a dénoncé la libérale.
La proposition alternative du MR
Face à ces constats, le MR a présenté une proposition d’ordonnance complète, qui atteint l’objectif de revalorisation sans casser le pouvoir d’achat et sans fragiliser les entreprises de titres-services.
Le système promu par le MR repose sur trois piliers complémentaires :
- La libéralisation des frais administratifs, avec transparence et contrôle: le plafond actuel de 0,30 € par titre-service empêche les entreprises d’absorber la hausse de leurs coûts. Le MR propose de supprimer ce plafond,comme c’est déjà le cas en Wallonie et en Flandre. En parallèle, un mécanisme de transparence comparable au futur système wallon permettra de cadrer le dispositif en publiant les frais appliqués entreprise par entreprise, avec possibles sanctions.
- Une augmentation maîtrisée du prix du titre-service de +0,77 € : cette augmentation maîtrisée correspond directement la revalorisation salariale horaire. Chaque centime d’euro payé en plus est rétribué dans la poche des travailleuses : c’est clair, traçable et durable. Pas de choc tarifaire, pas de prix à 12 ou 14 euros, prix rédhibitoire pour de nombreux utilisateurs.
- Une réduction maîtrisée de la déductibilité fiscale de 15 % à 10 % : ce choix raisonnable permet de dégager plus de 6 millions d’euros par an à partir de 2028. L’avantage fiscal des titres-services est préservé, afin de soutenir le pouvoir d’achat des ménages, tout en contribuant au financement du secteur. Contrairement au texte de DéFI, il ne s’agit pas d’une suppression brutale, mais d’un ajustement progressif.
Si le MR souhaite protéger les utilisateurs de la classe moyenne, il souhaite tout autant protéger les travailleuses. S’il y a un retour au travail non-déclaré, cela signifiera pour les aide-ménagères moins de sécurité sociale, moins de cotisations, moins de droits à la pension, davantage de précarité et d’insécurité au travail. Nous voulons revaloriser les aide-ménagères, pas les pousser, par effet pervers, à sortir du cadre légal.
Clémentine Barzin résume : « Nous ne promettons pas la lune, nous organisons concrètement la revalorisation salariale des aide-ménagères bruxelloises à partir de 2026, avec un partage de l’effort entre les différents acteurs et un souci constant de ne pas casser le pouvoir d’achat des ménages ni d’occasionner un retour du travail non-déclaré. »
Ainsi, le MR regrette vivement le vote des deux textes de Défi cet après-midi en commission. «Nous n’accepterons jamais que la classe moyenne soit une variable d’ajustement budgétaire à Bruxelles », conclut la cheffe de groupe libérale.
