Bruxelles, le 11 avril 2025 – Ce jeudi, en commission Logement du Parlement bruxellois, le MR, par la voix de Clémentine Barzin, cheffe de groupe, a vivement critiqué la gestion chaotique de la trésorerie de la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale (SLRB), à la suite de la présentation des chiffres par la Secrétaire d’État au Logement. 

En tant qu’organisme administratif autonome de seconde catégorie, la SLRB reçoit des subsides régionaux couvrant 50% des projets en logements sociaux. Elle préfinance la construction et l’acquisition de logements sociaux qu’elle revend ensuite aux SISP (Sociétés immobilières de service public) via des prêts à long terme.

Mais ce modèle doit reposer sur une trésorerie solide – ce qui, selon le MR, est loin d’être le cas aujourd’hui. « Les chiffres présentés en commission sont alarmants », déclare Clémentine Barzin.

Au 1er janvier 2025, la trésorerie de la SLRB ne s’élevait plus qu’à 87,6 millions d’euros. Or, pour faire face à ses obligations tout au long de l’année 2025, il lui faudra 312,4 millions d’euros supplémentaires, un montant qui inclut le remboursement d’un emprunt de 125 millions d’euros contracté en 2023 et toujours non remboursé.

À cela s’ajoutent les nombreux avis défavorables rendus ces dernières années par la Cour des comptes. Celle-ci a relevé de graves problèmes de gestion : incohérences comptables, erreurs dans les chiffres, gestion approximative des subventions, manque de contrôle interne et d’organisation.

« C’est un puits sans fond ! Ces montants sont colossaux et nous parlons uniquement de crédits dégagés pour début 2025 ! », déclare Clémentine Barzin.  

La situation actuelle de la SLRB n’est pas un accident, mais bien la conséquence directe de choix politiques inconséquents. Alors que l’institution est à bout de souffle et que sa trésorerie est pratiquement à sec, ce ne sont pas moins de 728,3 millions d’euros qui sont inscrits pour la construction en 2025 – dont 417 millions pour la SLRB elle-même. Un tel montant, engagé dans un contexte de déséquilibre financier, est tout simplement inacceptable, surtout quand des milliers de locataires attendent toujours un logement décent. Cette fuite en avant budgétaire illustre l’absence totale de vision stratégique portée par ceux qui ont dirigé ce secteur jusqu’ici.

Si la crise du logement à Bruxelles est indéniable et nécessite également une réponse sociale, le MR insiste : la construction de logements sociaux ne peut pas être la seule solution. C’est pourquoi les libéraux bruxellois plaident pour un renforcement des Agences Immobilières Sociales (AIS) ainsi qu’une généralisation progressive de l’allocation-loyer à l’ensemble des ménages répondant aux critères.

« Le modèle classique du logement social montre aujourd’hui ses limites ! Il est grand temps de proposer des solutions pragmatiques qui répondent aux besoins des Bruxellois. L’allocation loyer permet de soutenir immédiatement les ménages qui en ont le plus besoin, sans qu’ils doivent attendre des années un logement social. Quant aux Agences Immobilières Sociales (AIS), elles permettent de mobiliser le parc privé à des fins sociales, avec une gestion professionnelle et une efficacité éprouvée. Ces outils, que le PS a longtemps négligés, démontrent aujourd’hui leur pertinence face à l’urgence », ajoute Louis de Clippele, député MR.

Aujourd’hui, c’est donc tant la soutenabilité des finances publiques que la nécessité d’apporter des solutions efficaces et rapides aux Bruxellois en demande d’un logement social qui imposent un virage de la politique en la matière.