Le MR au Parlement bruxellois a pris connaissance des projets de budgets de l’ajusté 2020 et du budget 2021. Suite à la présentation du rapport de la Cour des Comptes, la Cheffe du Groupe MR au Parlement bruxellois Alexia Bertrand (MR) réagit : « Ces budgets sont l’exemple type de budgets à la petite semaine. »

Des mots plutôt que des actions

 

« Jean-Jaurès disait que « quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots ».

C’est ce que fait, une fois de plus, le Gouvernement bruxellois : l’année passée le gouvernement bruxellois parlait, dans son exposé général, d’une « croissance modérée » pour la Région bruxelloise. Derrière le choix des mots, ce même exposé général détaillait en fait une réalité moins rose : une croissance bruxelloise nettement inférieure à la croissance du PIB national et plus faible que dans les deux autres régions. Mais également un recul de la croissance des investissements bruxellois, une augmentation du nombre de faillites et une augmentation de l’emploi plus faible que la moyenne nationale.

Alexia Bertrand dénonce : « Le Gouvernement bruxellois nous dit que la crise de la Covid-19 « met subitement fin à la progression relativement dynamique de l’activité économique bruxelloise (sic!) ». Le Gouvernement bruxellois est dans le déni en faisant comme s’il découvrait, avec la Covid, ce qui était en fait, la chronique d’une catastrophe annoncée. »

La Cheffe de groupe en veut pour preuve l’explosion de la dette, reflet de cette incurie où le Gouvernement offre pour seule justification la crise sanitaire. En effet, la dette directe de la Région de Bruxelles-Capitale est évaluée à 5,4 milliards d’euros au 31 décembre 2020, soit une augmentation de +60,8 % (+2 milliards d’euros) en l’espace de deux exercices. Comme le relève la Cour des comptes : « il y a une corrélation entre l’augmentation de la dette directe et les déficits budgétaires accumulés, on ne peut donc pas utiliser la crise du COVID-19 pour tout expliquer, il faut assumer les conséquences de la gestion passée. » tacle Alexia Bertrand.

Ne ratant jamais une opportunité de s’auto-féliciter, le Gouvernement bruxellois souligne que les charges d’intérêts de la dette restent basses et soulève que c’est grâce, entre autres, à sa bonne gestion de la dette. La Cour des Comptes ne peut s’empêcher de tiquer et rétablit la vérité en pointant une hausse de 25% des crédits de charges d’intérêts par rapport à 2019.

Surestimation des recettes et neutralisation d’un montant de 800 millions d’euros sans aval des autorités européennes

 

Par ailleurs, le Gouvernement bruxellois continue de déroger aux règles budgétaires européennes en neutralisant d’autorité près de 800 millions d’euros1, surestime de nombreuses recettes et sous-estime certaines dépenses en ignorant la deuxième vague de la crise sanitaire tout en excluant de leurs calculs un certain nombre d’organismes para- publics.

« Le Gouvernement bruxellois refuse de suivre des recommandations déjà formulées par la Cour des Comptes et déroge à de nombreux principes budgétaires élémentaires. C’est inquiétant. On sait que l’Europe accepte les neutralisations mais à condition que ces dernières soient temporaires, liées à la pandémie et que cela ne met pas en péril les finances publiques.Lorsque l’on analyse le plan de relance du Gouvernement, celui-ci ne permet ni de stimuler l’économie ni de soutenir une quelconque reprise, je doute que les conditions soient remplies pour que l’Europe accepte cela ». tacle la Cheffe de Groupe.

Alexia Bertrand conclut : « La mauvaise gestion financière de Bruxelles pourrait donc impacter tout le pays qui devra défendre ce budget auprès de l’Union européenne. Mais, si le Gouvernement bruxellois persiste à mettre la tête dans le sable en réalisant des budgets à la petite semaine ce sont in fine les Bruxellois qui seront les grands perdants.»

Il n’y a pas de planification budgétaire à court, moyen ou long terme. Comme à son habitude le gouvernement bruxellois ouvre tous les robinets sans penser à des mesures pour relancer l’économie et l’emploi. Cette situation d’appauvrissement structurel n’est pas nouvelle. Avec de moins en moins de ressources, la Région s’endette toujours plus tout en voyant ses moyens d’actions diminuer.