Alexia Bertrand livre ses critiques sur le budget régional bruxellois. Dans Le Soir, la cheffe de groupe au Parlement bruxellois explique qu’il s’agit d’un exercice de mauvais comptable, sans réforme. La dette va s’accroitre car les dépenses sont plus importantes que les recettes.
Un endettement qui augmente
Le budget 2022 prévoit 4,5 milliards de recettes et 6,7 milliards de dépenses. L’écart est toujours extrêmement important et le déficit se creuse. La Cour des comptes montre que, pour l’exercice 2020, moins de deux tiers des dépenses de la Région ont été couvertes par les recettes. Imaginez un ménage dont les salaires couvriraient moins de deux tiers des dépenses, le loyer, les factures, les courses, les frais des enfants… Est-ce que ce ménage va continuer à demander un étalement des paiements et emprunter, en espérant que ça finira par s’arranger tout seul ? Aucun ménage ne peut se permettre ça, sous peine d’avoir des huissiers à sa porte, d’être expulsé par son propriétaire, d’avoir des saisies sur salaire… Donc, le ménage, il réduit la voilure ou il essaie d’augmenter ses rentrées.
Une gestion du budget à la petite semaine
Le Gouvernement bruxellois gère les finances comme si ce n’était pas leur argent. Il présente, pour la deuxième année, un budget en déficit. Jusqu’à l’an dernier, ils présentaient un budget au moins en apparence à l’équilibre, en excluant une série d’investissements. Or, comme le rappelle la Cour des comptes, le déficit ce n’est pas juste un élément comptable, ça accroît à l’euro près le montant de la dette. La Région finance donc des dépenses courantes avec de la dette. Et si, au moins, avec ce budget, on offrait aux Bruxellois des services de qualité en matière de sécurité, de propreté, d’infrastructures, de mobilité. Mais non, on est loin du compte, on paie de plus en plus cher pour des services qui ne sont pas au rendez-vous.
Quel état pour Bruxelles ?
Que lit-on dans l’exposé général du budget ? Que le nombre de bénéficiaires du revenu d’intégration sociale augmente, c’est normal avec le covid, mais davantage à Bruxelles que dans les deux autres Régions. Surtout, cela s’inscrit dans une dynamique de hausse régulière depuis quinze ans ! Que les prévisions d’emplois restent stables, grâce à une hausse du nombre d’indépendants mais aussi des emplois dans le secteur public… Ce n’est pas ça qui va sauver l’emploi à Bruxelles. On a une meilleure dynamique entrepreneuriale mais, pour deux entreprises qui arrivent, trois quittent Bruxelles. Quelle est la vision du gouvernement bruxellois en matière d’emploi et d’économie ? Tout est dans le plan de relance : 15 millions pour la stratégie de relance en matière d’emploi, sur 395 millions, soit 3,8 % contre 20 % en Wallonie et 28 % en Flandre.
Le plan de relance : une opportunité manquée
Il n’y a, là non plus, aucune vision. Sur la rénovation énergétique, il fallait quelque chose de bien plus large, lancer un mouvement, former de la main-d’œuvre, avoir un financement clair pour les gens, un guichet unique… Sur SmartMove : 51 millions pour taxer les Bruxellois, une taxe qui ne viendra pas et ne rapportera rien. C’est 51 millions qui vont droit à la poubelle ! Comment peut-on mieux gaspiller l’argent public que comme ça ? On aurait pu mettre cette enveloppe dans l’emploi et la formation des jeunes. Il faut réinvestir dans ces politiques, ce n’est pas une priorité régionale aujourd’hui. Parfois, je me demande si c’est juste une guéguerre politique parce que c’est Bernard Clerfayt qui a l’emploi ; si c’est le cas, c’est vraiment pathétique.
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