Carte blanche de José Vanobost, Président des Jeunes MR bruxellois et d’Aurélie Czekalski, Députée au Parlement bruxellois (MR) et ancienne Présidente des Jeunes MR bruxellois.

On se rappelle toujours sa « première fois » mais acheter un logement à Bruxelles relève du parcours du combattant que ce soit pour un jeune ou pour les célibataires. Acheter seul, sans aide des parents, est compliqué. Le Gouvernement bruxellois ignore ces catégories de personnes.

Pour nous, en tant que libéraux, l’accès à la propriété immobilière est une liberté fondamentale et une sécurité pour l’avenir. Ces dernières années, nombreux sont les Bruxellois qui ont quitté notre capitale pour vivre en périphérie. Le prix des logements explique en grande partie cet exode. Celui-ci a aussi un impact sur la vie économique et sur les recettes de notre Région.

Deux chiffres doivent nous faire réagir. A Bruxelles, seulement 43% des Bruxellois sont propriétaires de leur logement. En outre, 60 % des jeunes couples qui disposent de deux revenus restent aujourd’hui dans l’incapacité d’acquérir un bien, à Bruxelles, sans une aide extérieure.

De ces constats, une réelle politique immobilière ambitieuse doit être mise en place pour ancrer ces classes moyennes dans la ville.

L’échec de la politique immobilière est aussi l’échec du PS qui est aux responsabilités en Région de Bruxelles-Capitale depuis le premier jour de sa création (1989), c’est-à-dire depuis plus de 30 ans…

Quid des encouragements, des acteurs publics et privés, en matière de construction de logements moyens à prix conventionnés ? A Bruxelles, le seul objectif chiffré porte sur 200 logements conventionnés/an produits par Citydev, soit au mieux un millier d’unités. En 30 ans, Citydev n’a produit, que 4.441 logements alors que près de 10.000 ménages sont sur les listes d’attente.

Malheureusement, aucune mesure concrète ne vient soutenir, par un éventuel mécanisme de compensation, l’acquisition d’un logement neuf soumis au régime de la TVA. Aucune mesure n’impacte favorablement le précompte immobilier pour les propriétaires bruxellois qui occupent leur bien. 

Et pourtant des solutions existent. Nous proposons d’ailleurs plusieurs pistes:

  • Nous souhaitons rehausser le montant maximum permettant d’obtenir l’abattement à hauteur de 600.000 euros, étant donné le prix élevé du logement, et particulièrement des maisons en Région bruxelloise.
  • Il faudrait proposer aux jeunes bruxellois un certain nombre de prêts hypothécaires à taux zéro en faveur des ménages acquérant un premier logement grâce à un partenariat public-privé (PPP) entre la Région et le secteur bancaire. Les intérêts seraient supportés par le budget régional dans le cadre de la politique d’aide à l’acquisition de la propriété.
  • Le recours à la formule du droit de superficie (bail de 50 ans) ou d’emphytéose (bail de 99 ans) pourrait également être encouragé pour l’acquisition d’un logement par des personnes qui souhaitent la stabilité de leur propre habitation sans devoir payer le prix d’achat du terrain. Cette technique permet d’éviter les droits d’enregistrement élevés pratiqués dans la Région.
  • Il serait également intéressant de développer un système de leasing immobilier avec option d’achat pour les jeunes bruxellois. Ce système pourrait permettre de louer une habitation neuve (un appartement ou une maison) et économe en énergie tout en bénéficiant d’une option d’achat et d’un remboursement des loyers un certain nombre d’années. Autrement dit, ce système permettra au locataire d’utiliser son loyer comme apport pour souscrire un emprunt hypothécaire et devenir propriétaire du bien loué.
  • Enfin, il semble urgent d’instaurer de manière générale une fiscalité immobilière non pénalisante en privilégiant une politique qui ne vise pas à alourdir la fiscalité immobilière sauf pour les immeubles et terrains non-occupés dans un but spéculatif.

Une autre catégorie de la population est également fortement touchée. En Région bruxelloise, 12% des familles sont monoparentales et ce chiffre tend à augmenter d’année en année. A l’échelon national, 47% de la population belge est considérée comme célibataire au niveau de son état civil, c’est-à-dire qu’il n’est ni marié, divorcé ou veuf : 43% des femmes sont célibataires pour un homme sur deux. C’est à Bruxelles que la proportion de célibataires est la plus importante avec 55% de la population (52% des femmes, 58 % des hommes). La Wallonie arrive en deuxième position avec 49% (45% des femmes, 53% des hommes) tandis que la Flandre possède 44% de célibataires (41% des femmes, 48% des hommes).

Et trouver un logement à un prix abordable quand on est célibataire n’est non plus pas une mince affaire. En 2019, le prix moyen d’un appartement à Bruxelles a dépassé la barre des 250.000 euros. Les célibataires doivent financer seuls et au même titre qu’un couple tout le projet immobilier, les droits d’enregistrement, les frais de notaires, etc. Les célibataires ont les mêmes droits que les autres. On ne peut se contenter de leur dire de trouver un bien immobilier en dehors de la Région bruxelloise, d’opter pour un bien sans jardin ou sans terrasse car c’est moins cher.

L’accès au logement est une liberté fondamentale et offre une sécurité d’existence. C’est un projet de vie. Notre objectif est clair: proposer un marché du logement de qualité, accessible financièrement, adapté ou adaptable, et dans un environnement sain et sécurisé.