Pour Latifa Aït-Baala, la STIB ne prend pas suffisamment de mesures afin de sécuriser ses espaces pour ses usagers et pour les femmes plus particulièrement.

Des chiffres inacceptables

En 2019, 60% des femmes belges avaient déjà subi du harcèlement sexiste dans la rue ou dans les transports publics selon le Plan International. Que ce soient des insultes, des attouchements non-consentis, des propos sexuels ou même parfois des agressions, ce sont donc plus d’une femme sur deux qui ont déjà subi ces comportements.

« Le harcèlement sexuel, les violences faites aux femmes, les agressions sexistes et sexuelles sont des fléaux. Ces phénomènes sont en croissance d’année en année et n’épargnent aucun environnement. Ces agressions et comportements abusifs se passent dans le monde du travail, dans l’espace public, dans les commerces, à la maison et aussi dans les transports en commun. »

Une initiative prise trop tardivement

Alors que la Société de transport bruxelloise avait lancé une initiative pour traquer les fraudeurs aux portillons en 2018, c’est maintenant aux resquilleurs qui se collent aux femmes que la STIB souhaite s’attaquer. Une initiative bienvenue mais tardive pour la parlementaire bruxelloise.

« La crise sanitaire n’a pas mis fin au harcèlement sexuel dans les transports en commun », pointe également Latifa Aït-Baala. « Des initiatives auraient dû être prises afin de prendre ce problème au sérieux malgré la situation actuelle. Il s’agit à présent d’accélérer le tempo afin de sécuriser les transports publics bruxellois. Beaucoup de femmes ne prennent pas les transports en commun parce qu’elles ne s’y sentent pas en sécurité. C’est un obstacle de taille pour l’utilisation des transports publics bruxellois. Nous voulons que la STIB prenne cet enjeu au sérieux et trouve des solutions rapidement. Dans sa lutte contre les fraudeurs, la STIB avait mis en place dans le passé un algorithme qui rend ses caméras intelligentes et permet la transmission en temps réel du portrait de chaque fraudeur collant quelqu’un pour passer un portique aux patrouilleurs les plus proches de lui. Pourquoi ne pas en faire de même avec les personnes qui se rendent coupables de comportements problématiques envers des femmes ? »

Exclure de la STIB les personnes coupables d’harcèlement

La ministre Elke Van den Brandt a précisé prendre très au sérieux cette problématique et a annoncé lancer en septembre 2021 une enquête sur le sentiment de sécurité des usagers de la STIB. Une initiative qui sera renouvelée annuellement. La ministre a également précisé qu’une campagne sur le harcèlement sexiste était prévue mais a dû être repoussée à cause de la crise sanitaire. Une résolution lancée par le Député David Weytsman (MR) avait pourtant été déposée sous la précédente législature et adoptée à l’unanimité. Les actions prévues dans cette résolution n’ont malheureusement pas pu toutes être mises en place, ce que le Député David Weytsman a également déploré en Commission Mobilité ce mardi.

« Nous plaidons pour une meilleure information à destination des usagers quant au comportement à avoir quand on est témoin de harcèlement sexiste ou de violences », appuie David Weytsman. « Nous souhaitons également que la STIB étudie l’option des arrêts à la demande en cas de comportement problématique et intègre un critère relatif aux comportements sexistes dans ses conditions de vente. Cela permettrait d’exclure des réseaux de la STIB des personnes qui se sont rendues coupables de tels comportements. »

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