Ce mercredi, le projet d’ordonnance relative à l’extension du Covid Safe Ticket a été débattu en Commission de la santé.

Le groupe MR qui a déposé pas moins de 10 amendements (voir annexe), tous rejetés par la majorité, s’abstient aujourd’hui. Notre vote est un vote de lanceurs d’alerte car trop de flous demeurent.

Alexia Bertrand, cheffe du Groupe du Groupe MR au Parlement bruxellois : « Nous avons décidé de nous abstenir sur le vote du pass sanitaire bruxellois car depuis des semaines nous avons compris que le Gouvernement bruxellois veut surtout utiliser le CST pour masquer l’échec de la vaccination à Bruxelles. Nous sommes venus avec des amendements pour renforcer le cadre légal et démocratique du dispositif. Malheureusement, nous constatons que le Gouvernement bruxellois utilise cet outil pour se donner bonne conscience mais sans poursuivre d’objectifs concrets, ce qui ne résout absolument rien à la crise sanitaire que nous traversons. »

David Leisterh, Président du MR bruxellois : « Nous avons besoin de transparence démocratique et les garanties à cet égard sont loin d’être rencontrées. Nous avons pointé l’absence de seuils précis pour les différents indicateurs qui permettent d’activer ou de désactiver le pass sanitaire. Le Ministre Maron (Ecolo) nous répond que ce n’est pas possible, malgré les remarques du Conseil d’État qui le juge non seulement souhaitable pour renforcer le principe de légalité mais aussi possible au regard des connaissances épidémiologiques acquises aujourd’hui. Le Gouvernement wallon travaille d’ailleurs avec les experts sur ces seuils. Il y a donc un manque de volonté du Gouvernement bruxellois. Sans critères clairs et sans logique, c’est le fait du Prince. Pour un tel dossier, entrainant des restrictions de liberté, nous ne pouvons pas l’accepter ! »

Outre l’absence de seuils précis, le Groupe MR dénonce les nombreuses différences qui subsistent entre le CST bruxellois et le futur CST wallon, malgré les concertations entre les gouvernements bruxellois et wallon. Ces différences désavantagent une fois de plus l’économie bruxellois déplore le Groupe MR.

« Une fois de plus, c’est l’économie bruxelloise qui paye les pots cassés. La sécurité juridique pour le take away n’est pas garantie, la limitation de 8 clients par table à l’extérieur reste d’application uniquement à Bruxelles, et les évènements privés, comme les mariages, ne sont pas clairement exclus du dispositif. La majorité entretient le flou et l’ambiguïté avec le risque d’avoir par la suite une application arbitraire des règles. Ces zones de flou risquent de pénaliser Bruxelles avec une partie des activités qui seront tout simplement délocalisées vers la Wallonie ou la Flandre, sans aucun bénéfice sur le plan sanitaire. Tout cela manque de clarté et de cohérence alors que l’adhésion de la population reste capitale pour sortir de cette crise. » déplore Viviane Teitelbaum.

La Cheffe de Groupe Alexia BERTRAND regrette aussi la méthode : « Le simple fait que le conseil d’Etat doive rappeler au Gouvernement bruxellois qu’il doit passer par une ordonnance pour prolonger le CST alors que sa durée est plus longue à Bruxelles qu’en Wallonie (puisqu’on peut aller jusqu’en juin 2022) n’inspire pas grande confiance sur la transparence démocratique qui entoure le processus. »

Le Groupe MR insiste sur le fait que la priorité doit être donnée à la campagne de vaccination. 18% du public à risque des 65+ ne sont pas vaccinés à Bruxelles, cela représente environ 32.000 personnes qui risquent en cas d’infection de développer une forme plus grave du Covid nécessitant une hospitalisation.

« À cette cadence, il faudra encore plus de 4 mois pour que Bruxelles atteigne le niveau de la Wallonie en matière de vaccination des 18+ et plus de huit mois pour rattraper le retard avec la Flandre. C’est beaucoup trop lent ! Le Gouvernement bruxellois doit se poser les bonnes questions et pas uniquement sortir le pass sanitaire comme dernière carte à abattre. Le fait que l’annonce du pass n’ait eu aucun impact sur l’inscription à la vaccination est déjà un signe qu’ils restent de nombreux efforts à fournir dans d’autres domaines… » conclut David Leisterh.

Outre la fixation de seuils chiffrés, le Groupe MR a également plaidé pour aligner les CST bruxellois et wallon afin de ne pas pénaliser inutilement l’Horeca bruxellois, pour instaurer une période dérogatoire d’un mois minimum pour les clubs sportifs (une cinquantaine d’équipes pourraient disparaître) et pour limiter ce premier dispositif au 31 janvier 2022 et non pas au 1er juillet 2022. Ces amendements n’ont malheureusement pas été soutenus par la majorité.