Présidente de la commission Mobilité au parlement bruxellois, la députée Anne-Charlotte d’Ursel (MR) nous parle de mobilité et de l’ordonnance stationnement pour la région bruxelloise.

 

Le gouvernement bruxellois a récemment approuvé en 3 e lecture la nouvelle ordonnance stationnement. Les tarifs vont augmenter. Qu’en pensez-vous ?

Les avis des communes, de Brulocalis, de l’UCM sont très critiques à propos de l’ordonnance stationnement. En réalité, cette ordonnance porte un sérieux coup à l’autonomie communale. Elle vient siphonner des prérogatives qui sont gérées aujourd’hui par les communes. Qui mieux qu’une commune connaît les besoins de ses habitants, la dynamique de ses quartiers et la pression exercée sur le stationnement ? À cela s’ajoute l’absence de réflexion sur le lien entre le stationnement et la vie économique. En plus, on assiste à une explosion du coût du stationnement. Ce n’est vraiment pas une priorité en pleine crise économique et sanitaire. Cela va accabler encore plus les Bruxellois. Pour justifier cette augmentation du coût du stationnement, la ministre se base sur une étude qui a comparé Bruxelles à de nombreuses villes. Mais ce benchmark ne reprend pas toutes les données de mobilité et ne tient pas compte de la situation économique et sociale des différentes villes. L’étude prend en exemple Paris. Mais ils oublient de prendre en compte le fait que sur un territoire plus petit, il y a 14 lignes de métro alors qu’à Bruxelles, sur un territoire plus grand, on a 4 lignes de métro. Ils comparent des pommes et des poires. La ministre utilise comme argument que la majorité des ménages bruxellois n’a pas de voiture. Mais en réalité, on peut retourner l’argument en disant que 47 % des ménages bruxellois ont une voiture dont 24 % des Bruxellois les plus pauvres. Dans ce contexte, il n’est pas opportun d’augmenter le coût du stationnement.

La hausse du coût du stationnement va-t-elle avoir un impact sur l’attractivité des commerces ?

La hausse du coût du stationnement est une atteinte à l’attractivité de Bruxelles, à sa vie économique et à ses commerces. Quand on veut rendre une zone plus attractive, une des mesures est d’offrir le stationnement. Ici, le gouvernement, qui s’était engagé à ne pas augmenter les impôts, choisit de pénaliser les citoyens, les professionnels, les classes moyennes et les personnes à faibles revenus.

 

La mobilité est souvent un sujet clivant avec les pro-vélos et les pro-voitures. Comment expliquez-vous cette guerre des clans ?

Aujourd’hui, ce qui pose problème, c’est la méthode de la ministre de la Mobilité. Sa gestion de la mobilité est chaotique parce qu’elle met systématiquement la charrue avant les boeufs. Elle lance la taxe kilométrique et puis elle discute avec les deux autres régions. Elle déclare supprimer 65.000 places de parking en voirie puis elle s’interroge sur une clé de compensation et de mutualisation. Il y a aussi le fait de décréter une zone de basses émissions sans mesure d’accompagnement. Il y a un manque de concertation.

 

Retrouvez l’article complet sur le site de La Capitale.