La Région de Bruxelles-Capitale est touchée de plein fouet par la délicate problématique de la densification démographique et par son corollaire : la crise du logement. Or, elle a la particularité de ne pas pouvoir s’étendre. Encerclée par la Flandre, elle ne peut pas grappiller de territoire et ne peut donc pas se développer au-delà de ses 19 communes. “Bruxelles doit se construire sur elle-même. La densité devient de plus en plus difficile à gérer” , confirme Abdelmajid Boulaioun, fondateur du cabinet d’architecture et d’urbanisme Multiple et professeur à l’UCLouvain.

Et si une partie de la solution se trouvait sous les pieds des Bruxellois ? C’est en tout cas une piste envisagée par Gaëtan Van Goidsenhoven et Anne-Charlotte d’Ursel. Afin d’éviter d’occuper les derniers espaces non bâtis en milieu urbain, ces députés bruxellois d’opposition (MR) ont déposé au Parlement une proposition de résolution visant à “construire la ville sous la ville” .

Évidemment, par endroits, le sous-sol est déjà exploité pour, notamment, les canalisations, les lignes de métro, certains tunnels routiers ou des parkings. Mais les deux élus libéraux estiment que les espaces inoccupés devraient être “de plus en plus convoités” . “On peut envisager de créer des infrastructures collectives comme des salles de sport ou des espaces culturels, mais aussi des boîtes de nuit, de l’horeca…” , détaille Gaëtan Van Goidsenhoven à La Libre. Parmi les potentialités offertes par le sous-sol, le député cite aussi le développement de l’agriculture urbaine. “On peut y cultiver certaines plantes comme le fenouil, le radis ou la laitue. L’exemple de la ferme urbaine dans les caves de Cureghem montre aussi que la production de champignons et de micropousses peut y être optimale. N’oublions pas non plus l’aquaponie, ce système qui unit culture et élevage de poissons. Le sous-sol présente de nombreux avantages, parmi lesquels la grande disponibilité des surfaces et la conservation d’une température constante, quelle que soit la saison.”

Les deux élus MR vont-ils jusqu’à imaginer des logements sous terre ? “Non ! Nous ne souhaitons pas placer les Bruxellois dans des habitats troglodytes , assure M. Van Goidsenhoven. On pourrait par contre permettre aux propriétaires de créer une pièce en sous-sol, comme dans les maisons iceberg à Londres. Cette option présente l’intérêt d’agrandir un immeuble soumis le cas échéant à des règles strictes en matière d’urbanisme et de patrimoine qui empêchent de construire en ha u teur et de réaliser des extensions de toits.”

Le député estime qu’une meilleure exploitation du sous-sol offrirait de véritables perspectives pour des développements immobiliers. “De nombreuses zones d’entreposage et de stockage actuellement en surface pourraient être enfouies, ce qui permettrait de réaffecter les espaces et d’y créer du logement. Tout le monde s’y retrouverait , projette cet ancien bourgmestre d’Anderlecht. On pourrait aussi envisager la réalisation de nouveaux tunnels routiers, permettant de dégager de la place en surface pour la mobilité douce et pour l’aménagement d’espaces publics agréables et conviviaux. Une telle déminéralisation des espaces redonnerait une place à la nature, favoriserait la biodiversité et réduirait les îlots de chaleur.”

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