Zone de basses émissions (LEZ) à Bruxelles : échec cuisant des primes Bruxell’Air tant pour les ménages que pour les entreprises. Le MR demande de renforcer le soutien aux Bruxellois.

 

La Députée, Présidente de la Commission de la Mobilité au Parlement bruxellois, Anne-Charlotte d’Ursel (MR) a interpellé ce matin à la fois le Ministre bruxellois de l’Environnement, Alain Maron (ECOLO) sur le bilan de la prime Bruxell’air nouvelle version, et la Secrétaire d’État bruxelloise à la Transition Économique, Barbara Trachte (ECOLO), concernant l’efficacité des primes LEZ suite à sa réforme. Le jugement est sans appel pour la prime Bruxell’air, malgré les nouveaux moyens budgétaires, la prime reste fortement sous-utilisée.

« 25 000 véhicules supplémentaires ont été exclus de la zone de basses émissions (LEZ) en 2022 mais seulement 2.089 personnes ont demandé une prime Bruxell’air. À peine 8% des Bruxellois visés ont donc trouvé la prime intéressante. Que sont devenus les 23.000 ménages restants ? Ont-ils racheté une voiture, n’ont-ils pas été suffisamment informés pour recevoir la prime ou bien la prime est bien trop insuffisante par rapport aux besoins ?» s’interroge la libérale.

Le MR en est convaincu, les montants de la prime Bruxell’Air mêmes augmentés restent beaucoup trop faibles. 500, 700 ou 900 euros ces montants sont totalement insuffisants pour équiper toute famille de vélos ou pour couvrir les frais d’un abonnement STIB au-delà d’une année. Ne parlons même pas d’un vélo-cargo dont le prix moyen minimum est de 2.500 euros ou de l’achat d’un véhicule électrique. Pour le MR, on peut également déduire de ces chiffres qu’une majorité de familles a préféré racheté un véhicule ou faute de pouvoir d’achat et d’information a tout simplement perdu son moyen de locomotion. 1 million d’euro, soit à peu près le 1/3 du budget n’a pas été liquidé.

Le bilan est encore plus catastrophique concernant la prime LEZ pour les entreprises. Celle-ci avait connu jusqu’ici un succès plus que relatif puisqu’en 2018, année de sa création, à peine 5 primes avaient été accordées contre à peine 10 en 2020. Au vu de ces résultats catastrophiques la prime a été révisée en 2022. En attendant, 6.700 entreprises ont dû la même année se séparer de camionnettes considérées comme trop polluantes. Aujourd’hui on apprend que seules 11 primes ont été accordées en 2022.

La Députée MR rappelle que la politique de sortie des moteurs thermiques des entreprises doit s’accompagner de mesures ciblées et efficaces, en prenant en compte les différentes tailles d’entreprises, les types d’activités et les réalités du marché. « La prime LEZ ne fonctionne pas. Combien faudra-t-il encore d’années pour que la prime LEZ soit à la hauteur des attentes de nos entrepreneurs et indépendants et de l’enjeu environnemental et climatique ? » s’indigne la Députée libérale.

Le MR demande également l’ouverture de la prime Bruxell’air aux primes à l’achat de véhicules électriques comme chez nos voisins français, allemands, hollandais, luxembourgeois. Elle cite en exemple la LEZ de Rotterdam : « Cette politique a atteint ses objectifs en offrant des primes allant de 1 000 à 2 000 euros aux personnes qui se débarrassaient de véhicules polluants. Rotterdam a également encouragé l’achat de voitures électriques en proposant une prime allant jusqu’à 6 500 euros, pourquoi une approche similaire ne pourrait pas être adoptée à Bruxelles ? »

Face au constat développé par le Ministre, le MR plaide pour que cette prime puisse bénéficier d’un budget beaucoup plus important mais aussi mieux ciblé pour soutenir efficacement les Bruxellois qui décident de se passer de leur voiture au profit d’un autre mode de transport et ceux qui ont besoin de leur véhicule dans leur métier de tous les jours. Cela doit devenir une priorité de ce Gouvernement pour ne laisser personne en marge de la transition. De nombreux citoyens, travailleurs, indépendants et personnes ayant leur mobilité réduite, personnes âgées, personnes malades, en traitement dans nos hôpitaux bruxellois se retrouvent aujourd’hui sans solution. Et pendant ce temps-là, les mesures d’interdiction se suivent et se renforcent en mettant en grande difficulté des Bruxellois qui ne savent pas comment ils vont s’en sortir pour remplacer des véhicules dont ils ont besoin pour vivre et travailler.

« Une transition réussie, c’est une transition bien accompagnée » conclut l’élue libérale.