Bruxelles, le 7 juin 2023 – Le Mouvement Réformateur a présenté aujourd’hui une proposition de résolution visant à rencontrer le problème persistant de la maîtrise insuffisante des langues chez les demandeurs d’emploi bruxellois. Conscient de l’importance cruciale des compétences linguistiques pour l’insertion professionnelle, le MR appelle à des mesures concrètes pour renforcer l’apprentissage des langues en Région de Bruxelles-Capitale.
Malgré la priorité accordée à l’apprentissage des langues dans la Déclaration de politique régionale de 2019, force est de constater que cette initiative a échoué. Selon les dernières données, sur les 86.836 chercheurs d’emploi à Bruxelles, pas moins de 17,5% d’entre eux, soit 15.196 personnes, ne maîtrisent ni le français ni le néerlandais. C’est particulièrement préoccupant compte tenu de la demande constante des entreprises bruxelloises pour des compétences bilingues français-néerlandais, indépendamment du secteur ou de la taille de l’entreprise.
La connaissance du néerlandais a connu une baisse constante au fil du temps, passant de 33% des Bruxellois en 2001 à seulement 16,3% aujourd’hui. Cette diminution contraste avec les exigences linguistiques croissantes sur le marché du travail. En 2019, Actiris a enregistré directement 35 063 offres d’emploi, dont 1 sur 2 mentionnait explicitement des exigences linguistiques. Parmi ces offres, 8 sur 10 exigeaient une maîtrise des deux langues nationales. Environ 40% des offres d’emploi avec des exigences linguistiques nécessitaient également la connaissance de l’anglais, généralement combinée au néerlandais et au français.
Face à cette réalité préoccupante, le MR est convaincu qu’il est essentiel de renforcer les compétences linguistiques de base dans au moins l’une des deux langues régionales, ainsi que dans une deuxième langue (soit la deuxième langue régionale, soit l’anglais) pour tous les demandeurs d’emploi. Pour ce faire, il est impératif de développer suffisamment les outils de formation et l’offre de cours de langues. De plus, la formation en langues devrait devenir un élément fondamental du contrôle de la disponibilité des demandeurs d’emploi.
La proposition de résolution du MR présentée par la députée Clémentine Barzin ce 7 juin 2023 en commission des affaires économiques et de l’emploi vise à rendre obligatoire un test linguistique pour tous les demandeurs d’emplois’inscrivant auprès d’Actiris, ainsi qu’à rendre obligatoires les cours de langue pour les demandeurs d’emploi qui ont échoué au test linguistique initial (qui ont un niveau inférieur à B1 en français ou néerlandais, selon le cadre européen commun de référence pour les langues) et qui, après 6 mois de chômage, ne suivent pas de formation et n’ont pas de certificat médical. Enfin, notre proposition a pour objectif de renforcer les outils existants pour accroître la formation des demandeurs d’emploi en langues, singulièrement la plateforme Brulingua et les chèques-langues, et renforcer la communication de ceux-ci afin d’en accroitre leur usage.
Malgré les chiffres évoqués, malgré les engagements dans la déclaration de politique régionale et alors que la majorité PS-Ecolo-Défi prépare un bilan de compétences incluant un test de la connaissance des langues, il est regrettable que, mis à part la NVA, les autres groupes politiques aient voté, à grand recours de postures politiques, contre la proposition de résolution du MR.
Nous appelons tous les partis politiques à mettre de côté leurs divergences et à travailler ensemble pour trouver des solutions concrètes et efficaces afin de combler le fossé linguistique sur le marché de l’emploi bruxellois. L’apprentissage des langues est un investissement essentiel pour l’avenir professionnel des demandeurs d’emploi et pour la prospérité économique de Bruxelles.
La proposition de résolution du MR sera prochainement agendée en séance plénière du Parlement bruxellois.