Partant du constat que l’enjeu de la mise à l’emploi des jeunes par le renforcement de la formation professionnelle est la première des grandes priorités bruxelloises pour redynamiser l’activité économique dans les métiers en pénurie, faire redémarrer l’ascenseur social des jeunes, baisser le taux d’inactivité et créer une nouvelle dynamique positive pour les finances bruxelloises, le MR Bruxelles propose une idée novatrice : un partenariat structurel entre Bruxelles Formation et le secteur très étendu de la cohésion sociale.

Pour Clémentine Barzin, députée libérale : « Les acteurs de la formation professionnelle, dont Bruxelles Formation est le premier bras armé, sont subventionnés à Bruxelles par la Commission communautaire française (COCOF), tout comme les opérateurs de cohésion sociale. Or, les ASBL actives en cohésion sociale sont au nombre de 225 à Bruxelles et elles constituent un réseau présent dans l’ensemble des quartiers les plus fragilisés. Vous imaginez le gain qui pourrait être réalisé, si l’ensemble des travailleurs de ces associations étaient davantage formés par Bruxelles Formation pour aiguiller les jeunes vers les métiers les plus porteurs, ceux qui rémunèrent le mieux ainsi que vers les formations qui sont le plus adaptées pour réaliser les objectifs de tous ces jeunes ? »

Sa collègue Latifa Aït-Baala poursuit : « Le secteur de la cohésion sociale est précisément celui qui compte les travailleurs sociaux les plus proches des jeunes, certains établissant parfois des liens de confiance étroits. Or, si les missions remplies par ces associations sont absolument fondamentales (soutien scolaire, apprentissage du français et de la citoyenneté, activités socio-culturelles et outils visant le vivre ensemble et l’interculturalité), nous pensons qu’elles ne peuvent plus se réaliser en « vase clos », sans lien structurel avec les réalités du marché de l’emploi, qui demeure le premier levier pour permettre l’intégration sociale des jeunes dans la société bruxelloise sur le moyen et le long terme ».

Les députés libérales défendent donc au Parlement francophone bruxellois un texte visant à ce que le secteur associatif de la cohésion sociale puisse remplir de nouvelles missions pour sensibiliser leur public (souvent fragilisé socio-économiquement et particulièrement éloigné des informations relatives au marché de l’emploi) à toutes les caractéristiques relatives aux opportunités professionnelles concrètes, à la liste des métiers en pénurie et au panel de formations existantes – dont la plupart sont gratuites.

« Cette proposition se veut concrète et pragmatique : elle ne vise pas à créer de nouvelles structures coûteuses – quand on connaît l’état des finances bruxelloises ! – mais à se baser sur ce qui existe déjà pour renforcer intelligemment les partenariats. D’ailleurs, cela pourrait être vu comme une expérience-pilote : si cela fonctionne, pourquoi ne pas élargir à d’autres associations que celles de la cohésion sociale ?, s’interroge Clémentine Barzin. Des milliers d’associations subventionnées pourraient ainsi jouer ce rôle de guide et de passerelle vers les opportunités d’emploi. Nous voulons une véritable mobilisation générale pour la formation professionnelle ! », conclut-elle.

Concrètement, qu’implique cette proposition de résolution ?

  • La mobilisation du secteur associatif de cohésion sociale de la COCOF (càd les 225 associations subventionnées dans le cadre du décret relatif à la cohésion sociale de 2018) pour que les travailleurs des associations sensibilisent, informent et orientent leur public sur les caractéristiques actualisées du marché de l’emploi et sur le large panel de formations existantes
  • La création d’un partenariat structurel entre Bruxelles Formation et le secteur de la cohésion sociale (ce qui implique une révision du décret sur la cohésion sociale de 2018 ainsi qu’un avenant au contrat de gestion de Bruxelles Formation)
  • Ce partenariat passerait concrètement par :
    • L’organisation de séances d’informations pour les opérateurs actifs en cohésion sociale, dispensées une ou plusieurs fois par an par des personnes ressources de Bruxelles Formation : données actualisées du marché de l’emploi belge et bruxellois, liste des métiers en pénurie, caractéristiques attractives et contraignantes des secteurs d’activités (dont les conditions salariales), panel des formations existantes et disponibles, la liste des études ou formations liées aux métiers en pénurie et les différents services proposés par des acteurs tels que la Cité des Métiers ;
      • Des lieux potentiellement mobilisables pour organiser ces grandes séances d’informations sont identifiés : le nouveau site de Bruxelles Formation dans la Gare Maritime de Tour & Taxis ou celui de la Cité des Métiers, qui organise déjà certaines activités collectives à destination de partenaires extérieurs.
    • Mise à disposition des associations par Bruxelles Formation de brochures d’information, flyers ou autres documents pertinents, pour que le public de ces Asbl (et les jeunes en particulier) puissent en prendre connaissance ;
    • La désignation par chaque association de cohésion sociale d’un référent « formation emploi », chargé d’assister aux séances d’infos de Bruxelles Formation et d’entretenir des contacts réguliers avec eux, afin de faire remonter les infos à son équipe ;
    • La rédaction d’un chapitre consacré à cette nouvelle mission dans les rapports d’activité des associations, afin de pouvoir évaluer les atouts et les faiblesses du dispositif ;
    • La possibilité de confier aux Centres régionaux en cohésion sociale (ils sont 3 à Bruxelles) la tâche de coordination et d’évaluation de la nouvelle mission des associations ;
  • Si ce dispositif s’avérait un succès, il pourrait être élargi à d’autres secteurs associatifs, afin d’avoir des milliers d’ASBL engagées pour la promotion de la formation professionnelle !
  • Cette démarche novatrice entend enclencher une nouvelle dynamique de mobilisation générale pour la formation professionnelle en Région bruxelloise !