Pour 7sur7, David Leisterh a donné une interview en long et en large sur nos mesures.

 

Vous êtes candidat ministre-président bruxellois. Si les résultats des élections vous le permettent, êtes-vous prêt à prendre la main?

“Nous sommes prêts à 200 % parce que ça fait vingt ans qu’on s’y prépare. C’est très long. Nous n’avons peut-être pas la connaissance millimétrée de ceux qui sont au pouvoir depuis 35 ans, mais nous conservons cette part de virginité qui, selon moi, est un avantage. Nous sommes en contact depuis des mois, voire des années, avec des personnes qui travaillent en back-office à Bruxelles et qui nous demandent de revenir aux affaires. Elles ont besoin de changement.”

Malgré un manque d’expérience au niveau exécutif?

“C’est aussi une question de personnalité. Il faut être capable d’imposer une ligne claire lorsqu’on arrive aux manettes. Je pense l’avoir montré à la présidence du MR à Bruxelles. J’occupe aussi une place exécutive au niveau local depuis maintenant douze ans (à Watermael-Boitsfort, NDLR). Je pense être tout à fait capable de diriger la Région.”

Quelle coalition favorisez-vous?

“Les vainqueurs des élections, ceux qui ont progressé par rapport au dernier scrutin. Plus spécifiquement, je pense qu’il y a quand même plusieurs points de programme défendus à la fois par Les Engagés et par DéFI qui pourraient nous aider à faire basculer toute une série de politiques menées à Bruxelles depuis des années.”

À l’inverse, vous avez des exclusives?

“Le PTB, on n’y pense même pas, contrairement à d’autres. Et le Vlaams Belang, bien sûr.”

Les fusillades sont désormais monnaie courante, tout comme les agressions à l’arme blanche. Comment lutter contre l’insécurité croissante qui règne à Bruxelles?

“Si nous sommes dans cette situation aujourd’hui, c’est aussi parce que le PS a mené une politique laxiste ces vingt dernières années. Ils se sont opposés à toute mesure sécuritaire supplémentaire à Bruxelles, envoyant dès lors un message très clair aux criminels. À chaque fois qu’on a eu le malheur de venir avec des propositions plus sécuritaires, ils nous ont traités de fascistes ou nous ont accusés de frôler avec certains extrêmes. On voit le résultat aujourd’hui.”

“Rudi Vervoort (le ministre-président bruxellois, NDLR) n’a pas pris la situation en main. Bien sûr, il répondra qu’il n’a pas toutes les compétences, mais il a celle d’être responsable de Bruxelles. Si je deviens ministre-président et que je constate que je manque de moyens pour faire face à ce problème, je convoquerai directement un Comité de concertation (qui réunit les entités fédérées et le fédéral, NDLR) pour en demander davantage. Sinon, on n’avancera pas.”

Vous demandez un refinancement de la part du fédéral?

“J’aimerais d’abord savoir ce qu’on a fait avec l’argent que le fédéral a octroyé pour la justice et la sécurité. Où est parti cet argent? Maintenant, si on me dit qu’il en faut plus, pas de problème. En revanche, on doit mener une politique beaucoup plus sévère en matière de poursuites judiciaires. Il faut identifier les délits que l’on retrouve trop régulièrement à Bruxelles et s’assurer que l’on ne lâche personne dans la nature. Le ministre-président a un pouvoir de persuasion et d’influence qui peut s’avérer très utile.”

Good Move, stop ou encore?

“Il faut arrêter. Même si ça se passe bien dans certaines zones, ce plan a été réalisé de manière catastrophique à des tas d’endroits. Il y a toujours autant d’embouteillages et les gens sont encore plus énervés qu’avant. Ce n’est pas normal. D’ailleurs, je n’entends plus personne dans ce gouvernement, à part la ministre compétente (Elke Van den Brandt, NDLR), encore assumer Good Move. C’est un plantage total.”

Le métro 3, on continue de creuser ou on arrête les frais?

“On continue, bien sûr. Si nous arrivons au gouvernement, nous examinerons chaque ligne du cahier des charges pour voir où on peut réduire les coûts. Faut-il que chaque station prévue sur cette ligne 3 soit aussi grande que la gare de Mons? On peut aussi lever de l’argent privé. Il existe d’autres sources de financement qui permettront aux quartiers du bout d’Evere et de Schaerbeek de bénéficier aussi d’un métro. Honnêtement, je me demande si l’on n’a pas saboté ce projet, puisque ceux qui vous disent aujourd’hui que c’est trop cher sont les mêmes qui ne voulaient pas le métro initialement.”

“Je veux garantir que le métro, le transport en commun qui est le plus rapide, le plus efficace, le moins polluant et le plus plébiscité par les Bruxellois, puisse se développer à Bruxelles, comme dans d’autres grandes villes.”

Les finances de la Région sont dans le rouge, comment les remettre dans le vert?

“Premièrement, il faut revenir à l’orthodoxie budgétaire: un déficit des organismes publics qui ne dépasse pas 0,5% , des contrôles budgétaires tous les deux mois au minimum et un budget étudié au centime près. Cela risque de faire mal, mais on n’a pas le choix.”

“Ensuite, il convient de rationaliser les structures: faut-il qu’il y ait quatre à six organismes appelés à donner leur aval ou leur avis dans le cadre d’un permis d’urbanisme? À Bruxelles, on a créé tellement de structures pour y placer autant de copains qu’à la fin, non seulement ça prend plus de temps, mais en plus, ça coûte plus cher. De même, les cabinets ministériels doivent-ils être aussi massifs?”

“Enfin, il faut ramener des recettes à Bruxelles, en créant et surtout en conservant la classe moyenne. Il faut également augmenter le taux d’emploi. Il y a 90.000 demandeurs d’emploi à Bruxelles. Je ne dis pas qu’ils doivent trouver un job demain, certains ont de bonnes raisons de ne pas en avoir aujourd’hui, mais il y a 200.000 postes qui ne sont pas pourvus, ce n’est pas normal. Il faut réformer Actiris. On ne peut pas accepter qu’il y ait autant des gens qui sont toujours demandeurs d’emploi après plus de deux ans.”

Retrouvez l’intégralité de l’interview de 7sur7.