Ce mardi 8 avril, la Députée bruxelloise Aline Godfrin (MR) a interrogé le Ministre-Président Rudi Vervoort (PS) en Commission des Affaires intérieures du Parlement bruxellois sur le bilan du gouvernement régional en matière de recrutement de nouveaux policiers et des formations données pour permettre aux candidats de réussir leurs examens d’entrée à la police soit comme agent, soit comme inspecteur.
Il ressort de la réponse donnée “un bilan discutable” de l’aveu du Ministre-Président lui-même. Les chiffres de l’Académie régionale de police de Bruxelles démontrent, en effet, que le taux de réussite des formations de base d’inspecteur de police, pour les candidats ayant bénéficié d’un accompagnement du Centre d’Orientation au Recrutement de Brusafe (COR), est en définitive de l’ordre de 1 % !
Des modules de préformation afin de permettre aux candidats motivés de réussir leurs examens d’entrée à la police ont aussi été dispensés non pas par l’administration régionale compétente Brusafe mais par deux ASBL (le CEFIG et Syntra Bizz). Le CEFIG était chargé de donner une préformation aux métiers de police en langue française et Syntra en langue néerlandaise. Les résultats étaient tellement mauvais que cette politique a été purement et simplement abandonnée.
Les résultats ne sont guère meilleurs en matière de recrutement pour les pompiers. Des 161 personnes ayant bénéficié d’un accompagnement pour le certificat d’aptitude fédéral destiné aux pompiers, seuls 21 ont réussi, dont 4 femmes à peine.
La Députée bruxelloise Aline Godfrin (MR) réagit : “Le bilan de la politique menée par le gouvernement bruxellois en matière de recrutement de nouveaux policiers est catastrophique ! Le gouvernement régional a choisi de sous-traiter une politique publique importante à deux ASBL pour un résultat proche de zéro.Cinq années ont été perdues alors qu’il est urgent de recruter davantage de policiers bruxellois qui connaissent les quartiers pour renforcer la police de proximité. C’est d’autant plus aberrant que le taux de chômage reste très élevé à Bruxelles. C’est un raté complet et il aura fallu cinq ans pour changer de cap ! “
Suite à cet échec, une refonte et une centralisation des politiques de recrutement et de préformation aux métiers de police et autres métiers liés à la sécurité est désormais en cours au sein de Safe.brussels mais n’a pas encore abouti. La dispense de modules de préformation est donc suspendue pour le moment, sans garantie pour l’avenir. Comme l’a rappelé le Ministre-Président, l’ordonnance du 16 mai 2024 relative à la « promotion des métiers SPS » n’inclut plus directement l’orientation et le recrutement. “Il faut considérer cela comme une finalité à poursuivre parmi d’autres dans la promotion, et non comme une activité à mener en soi.” a-t-il précisé.
Pour conclure, le MR rappelle qu’il plaide en Région bruxelloise pour une meilleure utilisation des moyens et d’une meilleure culture de l’évaluation. Le MR avait déjà pointé il y a un an que les conditions d’accès à la préformation étaient mal renseignées sur le site du CEFIG, écartant de nombreux candidats par erreur…Cette préformation a pourtant son utilité puisque trop de Bruxellois échouent encore les tests d’entrée à la police.